Évitons les hésitations. Il nous faut rapidement réaliser un effort important pour trouver les moyens de soulager notre économie des charges qui la freinent. Aujourd'hui, le déficit de compétitivité entre un véhicule construit en Allemagne et un autre en France a été estimé en moyenne à 150 euros. Répété sur vingt ans à des millions d'exemplaires, les conséquences de ce différentiel ont été dévastatrices pour cette industrie majeure en France, la balance commerciale automobile atteignant un déficit record de 7,7 milliards d'euros en 2015.
C'est le symbole de la chute du secteur industriel confronté à la concurrence européenne et mondiale, secteur auquel nous n'avons pas donné les moyens de résister, alors qu'il représente le cœur de la puissance économique de notre pays.
Avec notre principal concurrent l'Allemagne, le différentiel de charges à la production est d'environ 60 milliards ! En y ajoutant les taxes et impôts, l'écart avoisine les 140 milliards d'euros. Pour ceux, dont nous sommes, qui pensons qu'une industrie forte et diversifiée est seule capable de nous faire gagner des emplois et de revitaliser nos territoires, il est prioritaire de combler cette différence.
Il faut donc nous attaquer à plusieurs montagnes de dépenses, dont le total dépasse les 1 200 milliards d'euros, réparties ainsi: 250 milliards pour les collectivités, 375 milliards pour le budget de l'État et 580 milliards pour les dépenses sociales.
Notre pays est le champion de la dépense sociale. 13 % du total mondial pour 0,94 % de la population mondiale
Notre pays est le champion de la dépense sociale. 13 % du total mondial pour 0,94 % de la population mondiale. Cet exploit est financé par la dette et l'appauvrissement. Cela entraîne aussi une inadaptation globale de notre économie à la concurrence. Pour illustrer ce propos, précisons que l'Allemagne dégage 200 milliards d'excédent commercial, l'Italie 40 milliards et la France atteint quant à elle 40 milliards, mais de déficit.
C'est une stratégie prioritaire car les industries sont le seul levier efficace pour le retour de la croissance et la revitalisation des territoires.
Le projet de la Fondation Concorde présenté aux principaux concurrents de la primaire de la droite et du centre va directement au but recherché: nous voulons commencer dès la première année à soulager en priorité de 22 milliards d'euros le secteur productif exposé directement ou indirectement à la concurrence internationale en supprimant les impôts à la production, véritable épine dans le pied de notre compétitivité ; les diverses mesures concernant les autres secteurs suivront ; ceci sera possible grâce aux économies réalisées.
Nous devons le faire brutalement ; car enfin quand sera-t-il temps de stopper la dégradation de notre industrie dont tout dépend? Comment donner au monde le signal du tournant français sinon par des mesures fortes: venez relocaliser des activités dans nos territoires, investissez chez nous! Et en s'adressant à toutes les compétences en France, en Europe et dans le monde: venez vous enrichir dans nos industries sur le territoire français. C'est une stratégie de long terme pour retrouver notre place perdue dans la production mondiale.
Reste le défi: disposer dès les premiers mois de gouvernement de ces 27 milliards d'euros, 22 milliards d'allégement de charges à la production et 5 milliards pour la suppression de l'ISF sans aggraver notre dette. Les experts de la Fondation Concorde qui connaissent bien les administrations proposent une méthode qui s'attaque aux deux principales sources de dépenses – les effectifs de la fonction publique et les dépenses de prestations sociales. Rappelons que la réduction des effectifs a été de 20 % au Canada, de 15 % en Suède, alors qu'elle serait à peine de 10 % chez nous en cinq ans!
Nous proposons ensuite de sanctuariser le budget de l'État en mettant fin au système de vases communicants entre celui-ci et celui de la Sécurité sociale. Il y a en effet un paradoxe puisque le budget de l'État qui est celui le plus déficitaire (de l'ordre de 19 % de déficit courant) alimente celui de la Sécurité sociale par des transferts et ce pour lui permettre de verser certaines prestations sociales.
Enfin, nous proposons que le premier ministre de la prochaine majorité lance un mouvement national de simplification visible, appuyé sur des missions conduites dans chaque ministère dirigées par un commissaire dépendant de lui. Cet objectif vital de débureaucratisation doit aussi s'accompagner d'une lutte contre les gaspillages. Les économies réalisées seront substantielles et permettront le retour de la croissance.