Avec Jean Baptiste Lemoyne, Sénateur de l'Yonne
Ce jeudi 3 novembre, la Fondation Concorde recevait Monsieur Jean Baptiste LEMOYNE, Sénateur de l'Yonne, autour du thème “Redonner un avenir aux buralistes"
Cette rencontre a été organisée suite à la publication des propositions de la Fondation visant à vaincre la crise de la profession de buraliste. Dans un premier temps, la parole a été donnée à Monsieur Olivier Babeau, professeur émérite et porte-parole de la Fondation, qui a présenté de manière sommaire le rapport de la Fondation Concorde.
Retrouvez ici nos propositions
Il affirme dans un premier temps que la question des buralistes, tout comme celle des pharmacies d'officine, ayant fait l'objet d'une note l'an dernier, est cruciale car elle concerne directement le maillage territorial. Le constat concernant les buralistes est le suivant : la profession est vieillissante voire en crise et malgré les nombreux efforts de modernisation, plus de 6000 points de vente ont disparu en moins de 10 ans. De plus, les aides octroyées aux buralistes sont brouillonnes et mal ciblées. Force est de constater que cette politique s'inscrit davantage dans une logique d'assistanat et ne permet pas d'offrir de réelles perspectives d'avenir aux buralistes.
Ainsi, les propositions de Fondation Concorde énoncées dans ce rapport ont pour objectif d'inciter les buralistes à devenir des “entrepreneurs indépendants". Pour ce faire, il faut permettre un financement innovant et une formation plus professionnalisante des buralistes (les former à la gestion, au marketing, etc.).
Suite à cette synthèse de M. Babeau, Monsieur le Sénateur de l'Yonne a pris la parole pour analyser et donner son point de vue sur les propositions de la Fondation. Selon M. Lemoyne, nous avons besoin d'une base industrielle forte pour avoir des services forts. Il n'y a qu'à voir l'émoi causé par le transfert des 400 salariés d'Alstom le mois dernier. La profession de buraliste représente quant à elle environ 100 000 emplois, il faut donc parvenir à s'affranchir de la tyrannie du court terme et engager des réformes d'avenir offrant de réelles perspectives.
La profession de buraliste joue un rôle primordial car ces commerces de proximité sont créateurs de lien social. Ils contribuent à réduire la fracture territoriale entre la France rurale souvent marginalisée et la France des métropoles plus intégrée. D'ailleurs, l'on constate que les zones touchées par la “déburalisation" participent ou encore renforcent le sentiment d'abandon.
Les pouvoirs publics ont donc leur rôle à jouer dans la création de conditions de rebond de la profession. Mais comment créer un cadre favorable à la profession de buralistes ? Avant, nous avions 1 buraliste pour 1800 habitants, aujourd'hui nous en sommes à 1 buraliste pour 2600 habitants. De plus, cette profession fait face à l'expansion du marché noir : 27% de la consommation provient des circuits informels.
Ainsi, le contrat d'avenir ne doit pas être assimilé à un plan quinquennal qui s'imposerait par le haut mais doit plutôt représenter un socle de règles communes permettant une stabilité fiscale et encourageant les initiatives locales car un contrat d'avenir est également un contrat de confiance. A titre d'exemple, la mise en vente des paquets neutres et l'augmentation des prix du tabac nuisent directement au chiffre d'affaires des buralistes et permettent à l'Etat d'engranger des bénéfices sur le dos de ces commerçants, ce qui impacte directement le chiffre d'affaires des buralistes.
En plus des propositions de la Fondation, Monsieur le Sénateur de l'Yonne propose d'élargir le compte Nickel, d'axer les 1000 maisons de service public sur les buralistes (pas seulement sur la poste) et de renforcer l'arsenal répressif pour pour faire face à l'expansion du secteur informel.