Enfin une vraie réforme
Nous appelons à une réforme ambitieuse car il en va de la crédibilité de L'Etat, de la compétitivité de nos entreprises et de la santé de tous les Français. La Fondation Concorde propose ainsi des pistes originales.
Plus qu'ailleurs le lien entre Santé et Travail est un enjeu majeur du dispositif médicosocial de notre pays. Majoritairement, le système de santé est assis sur les cotisations liées au travail. En pratique, nous travaillons tous pour payer notre santé. La cohérence voudrait que le travail n'altère pas la santé des travailleurs. Il existe un dispositif chargé de prévenir « les altérations de la santé des travailleurs du fait de leur travail » ; c'est la Médecine du travail. Là encore, nous retrouvons une spécificité nationale qui ne possède pas son pareil en Europe. S'agit-il d'exception pertinente ? Le scandale de l'amiante a prouvé avec éloquence que non. La Médecine du travail a failli à sa mission première ; d'où la nécessite enfin d'une réforme profonde. Santé et Travail étant intriqués, il faut repenser la prévention de la santé au travail en avec la santé en général et l'assurance maladie en particulier, car les caisses régionales sont chargées de prévention des maladies professionnelles et des Accidents du travail. Il convient de simplifier le dispositif en unissant les services de santé au travail à l'assurance maladie comme cela se fait dans le monde agricole au sein de la MSA. Il convient de clarifier le financement de la santé au travail ainsi que sa gouvernance. L'enjeu est d'abord humain : éviter que nos compatriotes soient malades ou pire meurent du fait du travail. L'enjeu est ensuite économique. En termes de coût global, la non-santé au travail ampute le PIB du pays de 4, 8% par an au minimum (voire 6,1% selon d'autres estimations).
Les dépenses de santé, pour leur part, s'élèvent à environ 11% du PIB du pays. L'équation est simple : les dépenses de santé sont solvabilisés par le travail lequel est responsable d'altérations de la santé, parce que le dispositif de prévention est inadapté. En quelque sorte, le chat se mort la queue. Que voulons-nous : une Réforme ou un nouveau replâtrage ? Il en va de la crédibilité de l'Etat car la politique de santé publique, y compris au travail, est une fonction régalienne. Il en va de la compétitivité de nos entreprises. Il en va de la santé de tous les Français. Nous ne pouvons plus continuer comme auparavant. C'est forte de cette conviction que la fondation Concorde propose par la présente monographie des pistes originales.
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