Ce mercredi 11 mai, la Fondation Concorde avait le plaisir de recevoir Fréderic Salat-Baroux, ancien secrétaire général de l'Elysée sous la présidence de Jacques Chirac, autour de son ouvrage “La France EST la solution".
M. Salat-Baroux a débuté ses propos en faisant un constat sur les rapports de forces mondiaux : alors que l'occident a été dominant au XXème siècle, il ne l'est plus aujourd'hui. Ce changement de paradigme entraîne une réaction forte dans tous les pays occidentaux, et auprès des populations qui se sentent ainsi déclassées. L'exemple parfait de cette prise de conscience est la montée en puissance de Donald Trump aux États-Unis. Ainsi, dans un monde multipolaire, "il va falloir apprendre comment les Chinois, Indiens, Africains pensent".
La France n'a pas su intégrer cette dynamique suffisamment tôt. Ainsi, elle a un pris un retard vis à vis de ses concurrents européens, même si notre pays dispose de qualités que l'on ne peut nier : un système de santé égalitaire, une éducation gratuite par exemple.
Selon lui, la France doit mettre en place deux dynamiques pour se placer au meilleur niveau dans la compétition mondiale : à fois un rattrapage, et une anticipation des enjeux à venir.
Le premier enjeu est celui des nouvelles formes du travail. Le développement des travailleurs indépendants -qui ne le sont en réalité pas totalement- pose la question des limites du système du salariat. La “nouvelle" économie va continuer à transformer durablement notre rapport au travail.
Le second enjeu est celui du numérique. Cette nouvelle révolution industrielle qui est disruptive face à l'ordre économique en place, doit être apprivoisée par la France, afin de pas prendre de retard sur ses partenaires.
Nous devons adapter notre fiscalité. Le numérique en général et le Big Data en particulier (la gestion d'un grand nombre de données) sont des niches de croissance potentielle. Il convient donc d'adapter notre modèle fiscal afin qu'il ne soit pas coercitif mais bien incitatif. Là encore la France doit anticiper sur l'avenir.
Sur la question de l'éducation, M. Salat-Baroux préconise d'infuser le numérique dans notre modèle d'enseignement. Là encore, cela ne doit pas uniquement se limiter à l'achat de tablettes pour les élèves, mais bien refondre en profondeur notre approche à l'enseignement. L'utilisation des MOOC (cours interactifs en ligne mis en ligne par les universités et grandes écoles), et surtout leur business model sont des enjeux auxquels la France doit répondre de manière pragmatique pour mieux préparer la formation de nos futures élites et ainsi, éviter le décrochage.
Le petit déjeuner s'est clôturé sur la question de la démocratie participative. Monsieur Salat-Baroux a déploré le fait qu'aujourd'hui les dispositifs d'initiatives citoyennes, comme les pétitions en ligne, soient accaparés par des contestataires. “Malheureusement, les dispositifs de ce genre ont plus comme objectif de rejeter une loi (“Loi Taubira", “Loi Travail",…) que d'en proposer une nouvelle ou de faire des propositions visant à améliorer la situation du pays."
Il convient donc de démocratiser un maximum les nouvelles pratiques démocratiques issues du numérique, pour qu'elles le soient réellement. A ce sujet, vous pouvez retrouver l'article sur la venue de Madame Julie de Pimodan, fondatrice de Fluicity à la Fondation Concorde.