Intitulé « Blockchain :Une opportunité pour l’Europe. Pourquoi la zone euro ne doit pas rater la seconde révolution d’internet ? », le rapport édité par Bpifrance, Havas Blockchain et la Fondation Concorde démontre que cette technologie est une révolution en faveur de la souveraineté économique, de la compétitivité industrielle et de l’efficience administrative de l’Europe.
L’Europe ne peut se permettre de rater cette « invention géniale » (pour reprendre l’expression de Jean-Claude Trichet, ancien président de la BCE), une « seconde révolution d’internet » qui touchera tous les secteurs et dont la capacité disruptive ne fait que débuter.
S’appuyant sur les témoignages d’une dizaine d’experts issus des secteurs de la finance, de la santé, de l’industrie, des technologies et de l’énergie, ce rapport est divisé en deux chapitres :
- Le premier chapitre analyse le potentiel de la technologie blockchain dans 4 secteurs : l’industrie, la santé, l’énergie et la sphère publique.
- Le second chapitre explique la nécessité de se doter rapidement d’un « euro numérique » pour adapter la zone euro à l’économie numérique de demain.
Ce rapport rappelle que la blockchain apporte en effet des solutions concrètes aux divers enjeux des secteurs européens.
Elle permet d’optimiser la gestion des chaînes d’approvisionnements industrielles, d’améliorer la transparence alimentaire, de nous rendre propriétaires de nos données sanitaires, d’adapter le réseau énergétique à la part croissante des énergies renouvelables, de réinventer le rôle de l’État.
Cette technologie fait aussi entrevoir un « euro numérique » directement émis par la BCE, avec des effets potentiellement bénéfiques sur l’économie européenne.
« Loin des fantasmes qu’elle ait pu susciter, cette technologie dévoile désormais ses applications concrètes. L’heure est venue pour la France et l’Europe de s’en saisir pleinement pour ne pas rater cette seconde révolution d’internet », insistent les auteurs de ce rapport.
Dans un contexte où la crise du COVID-19 exerce une pression sur les chaînes logistiques du monde entier, la blockchain peut contribuer à la transparence, à l’efficacité et à la résilience des chaînes d’approvisionnement européennes.
Dans le domaine du luxe, le géant français LVMH développe une plateforme blockchain visant à suivre et authentifier les produits de ses marques Louis Vuitton et Christian Dior.
La blockchain est aussi une technologie efficace pour simplifier et rationaliser les processus de conformité réglementaires qui, bien entendu, touchent toutes les industries. Par exemple, dans le domaine de l’automobile, Renault a récemment testé un projet blockchain dans la conformité des véhicules.
Cette technologie peut aussi renforcer la protection des données sensibles, dont celles liées à la santé. Car la situation est loin d’être rassurante : début 2020, le journal américain ProPublica a identifié 187 serveurs stockant des données sensibles sans aucune protection informatique. Au total, ce sont 60 gigaoctets (Go), soit environ 26.400.000 documents qui étaient disponibles sur internet.
Mais l’Europe accuse un retard très important comparé aux États-Unis. Selon un rapport publié par le fonds d’investissement Blockchain européen LeadBlock Partners intitulé « Enterprise Blockchain 2020 », les fonds de capital-risque Blockchain ont 20 fois moins d’actifs en Europe qu’aux États-Unis.
Néanmoins, fin 2019, la Commission européenne et le Fonds européen d’investissement (FEI) ont lancé un programme d’investissement dans l’Intelligence Artificielle et la blockchain, qui « mettra 100 millions d’euros à la disposition des fonds de capital-risque ou d’autres investisseurs prenant en charge des produits et services d’IA et de chaînes de blocs », tandis que des investisseurs privés investiront aux côtés du FEI à hauteur de 300 millions d’euros.