Les inégalités salariales entre les hommes et les femmes continuent de prospérer, malgré la volonté des pouvoirs publics de légiférer contre. On estime aujourd'hui que les femmes gagnent en moyenne 26,3% de moins que les hommes, à compétence et travail égal. 

Pour dénoncer ce phénomène, le 24 octobre 2016 à 14h38, en Islande, des milliers de femmes ont cessé le travail à l'heure à laquelle, à salaire équivalent aux hommes, elles ne sont plus payées. La précédente mobilisation de ce type, en 2010, avait débuté trois minutes plus tôt.

Le 07 novembre 2016, le collectif français Les Glorieuses ont invité les salariées à cesser le travail à 16h34, heure précise à partir de laquelle elles travaillaient « bénévolement ». Une action soutenue alors par la ministre du Droit des femmes, Laurence Rossignol.

Néanmoins, il apparaît qu’en dépit des nombreuses manifestations et du renforcement de l’arsenal juridique en faveur de l’égalité salariale, les discriminations à l’égard des femmes persistent. Selon un rapport du Forum économique mondial, l'égalité des salaires entre hommes et femmes ne sera pas atteinte avant 170 ans. Ainsi, l'égalité salariale femmes/hommes ne sera possible qu’en 2186…

Pourtant, la persistance des ces inégalités nuit gravement à l'économie française : selon nos experts, le différentiel de salaire net versé entre les femmes et les hommes représente en moyenne 3525€ / an et atteint ainsi de manière aggrégée, 33,6 milliards € / an.

Ce "manque à gagner" en terme de salaire net, a également des répercutions en terme de consommation et de recettes fiscales. On estime ainsi que la consommation nette aggrégée supplémentaire pourrait s'élever à 21,98 milliards € (lorsque le surplus d'épargne serait lui de 6,2 milliards €). Ce supplément permettrait de générer 0,16 point de croissance supplémentaire, qui seraient les bienvenues. 

Effets directs

  • Augmentation des salaires nets = + 33,6 milliards €
  • Gain de recettes pour l’Etat = + 33,7 milliards €
  • dont hausse de la TVA = + 3,83 milliards €
  • dont hausse des recettes de l’impôt sur le revenu = + 5,47 milliards €
  • dont hausse des cotisations sociales et patronales = + 24,43 milliards €

 

Effets partagés – Double effet sur l’impôt des sociétés 

Dans un premier temps, hausse des prélèvements due à une hausse de l’activité impulsée par la hausse de la consommation.

Dans un second temps, baisse des prélèvements due à une hausse des salaires bruts et des cotisations sociales.

 

Effets complémentaires

  • Hausse de l’épargne = + 6,16 milliards €
  • Hausse de la consommation = + 21,98 milliards €
  • Création d’emplois = + 26.000 créations supplémentaires par an (en solde net – estimation basée sur la loi d’Okun).
  • Augmentation de l’investissement, à court, moyen et long terme.

 

  • Les réformes possibles avec ces gains budgétaires

Une fois l’égalité salariale stricte appliquée, Bercy bénéficierait donc d’un nouveau levier fiscal qui permettra de dégager 168,74 milliards € supplémentaires durant un quinquennat. Ce projet pourrait donc permettre de lever le carcan fiscal qui pèse sur les entreprises et l’investissement, et pourrait permettre de déployer l’une des réformes suivantes :

  •  La réduction totale des déficits des différents régimes de retraites, de la sécurité sociale et de l’assurance chômage.
  • L’allègement durable de 33 milliards/ an de charges sur les salaires.
  • La mise en place d’un taux d’IS à 14%.
  • Une baisse de 40% de l’impôt sur le revenu.
  • Une baisse de 3 points de TVA.
  • Une hausse de 50% des budgets de la défense, de l’enseignement supérieur et de la recherche, de la justice.
  • Une réduction de 9% de notre dette publique.
  • Une réduction annuelle de 50% de notre déficit public 

Etude réalisée par Clélia Aucouturier – Secrétaire générale adjointe de la Fondation Concorde; et Erwann Tison – Coordinateur des études de la Fondation Concorde

 

Synthèse de l'étude

Etude complète

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