En transformant l’économie et la société, la révolution technologique transforme en profondeur les démocraties occidentales. C’est ce que montre l’analyse de l’impact des nouvelles technologies aux Etats-Unis
« La moyenne, études moyennes, jobs moyens, salariés moyens, c’est fini ! »
On observe en effet une déformation de la structure des emplois en faveur des services peu sophistiqués avec à la clé le déclin de la classe moyenne qui ne représente plus que la moitié de la population et son déclassement.
Formidable rupture, le pouvoir d’achat des classes supérieures est désormais supérieur à celui de la classe moyenne, ce qui amène les entreprises à se polariser sur des offres personnalisées, premium, sur mesure, comme le leur permet la révolution numérique. C’est le déclin de la consommation de masse et du fordisme !
Ce déclassement de la classe moyenne qui constitue le ciment des démocraties ne peut que pousser à un vote de repli et de protection.
Autre rupture, dans bien des situations, les entreprises et le marché sont plus efficaces que l’Etat, y compris pour répondre à des besoins sociaux. Tendance que notre pays étatiste aura bien du mal à reconnaître et à accepter !
Ces nouvelles technologies sont à l’origine d’un renouveau démocratique mais sous une forme qui se situe aux antipodes de la démocratie représentative. Pour les « techno-utopistes », le web est en effet une opportunité unique pour bâtir une nouvelle démocratie dans laquelle tous les citoyens pourraient échanger leurs avis, leurs informations, leurs connaissances dans le cyberspace. Pour eux, le digital donne à l’individu le pouvoir de se réaliser et de décider du gouvernement, d’élaborer des solutions collectives du niveau le plus local au niveau du monde. Ils visent la construction d’une intelligence collective qui serait mieux à même de répondre aux grands problèmes du monde, climat, pauvreté, … que ne peuvent le faire les Etats.
Porté par la classe « digitale », ce renouveau est élitiste parce qu’il s’adresse exclusivement aux connectés au Web et parce qu’il peut aller jusqu’à la sécession de ces élites.
Pour la France, le plus grand risque pour intégrer cette transformation, serait de la considérer d’abord comme une menace et de vouloir protéger des emplois dans des entreprises et des organisations « zombies », rendues obsolètes par la révolution technologique au lieu de redéployer nos emplois et nos investissements sur les nouvelles activités économiques. Il en résulterait un cercle vicieux (moins d’adaptation, donc plus de menaces et encore plus de demandes de protection) pénalisant notre économie et ancrant notre démocratie dans le populisme.
Au-delà des fake news et des inquiétantes manipulations de l’opinion via les réseaux sociaux, la révolution technologique transforme en profondeur nos économies, et en conséquence nos sociétés et leurs équilibres démocratiques et politiques.
Cette transformation s’opère selon deux trajectoires qui ne s’excluent pas mutuellement :
- Une trajectoire intrinsèquement populiste avec la régression de la classe moyenne qui constitue le ciment de la démocratie et qui se perçoit menacée par le déclassement.
- Un renouveau démocratique élitiste d’inspiration libertaire via l’agora digitale
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Comment les nouvelles technologies transforment la de_mocratie (004)