Ce rapport propose de faire le bilan de la politique menée pendant le second mandat de Jacques Chirac. Alors que le gouvernement précédent de 1997 à 2002 avait bénéficié de facteurs extérieurs exceptionnellement porteurs et d'un taux de croissance très au-dessus de son niveau potentiel, toutes les conditions n'étaient donc pas réunies pour faire du mandat 2002-2007 une période paisible. Pourtant, des réformes fondamentales ont été menées pour relancer l'économie, faire baisser le chômage et assurer la cohésion sociale.

Tiraillée entre son extraordinaire héritage et l'avenir, entre son attachement à l'égalité et son esprit d'initiative, entre sa passion pour la politique et son goût pour l'idéologie, la France a l'habitude de progresser par une sorte de dialectique ou les contraires sont surmontés. Ce progrès ne se fait néanmoins jamais dans la facilité, et la centralité de notre pays accentue l'intensité des débats politiques. Nous sommes sans doute la seule société occidentale qui soit chaque année le théâtre de manifestations politiques massives. C'est là la manifestation la plus évidente d'un lourd héritage protestataire entretenu par des réseaux et des syndicats organisés. Ceux-ci d'ailleurs peuvent paralyser et faire trembler la Nation, comme on l'a vu à plusieurs reprises depuis vingt ans.

Notre pays, malheureusement, subit encore aujourd'hui les effets des antagonismes et des chocs de 1968 et 1981 et les conséquences de l'échec des méthodes socialistes que mettent en évidence les comparaisons internationales. C'est très clair en ce qui concerne l'évolution comparée des taux de chômage et de pouvoir d'achat entre les pays de l'OCDE.

C'est donc dans ce pays convalescent que le président Chirac gagna les élections de 2002. Le projet du candidat au lendemain de la présidentielle devait ainsi être mis en oeuvre dans un milieu plutôt hostile face à des opposants frustrés et une opinion publique influencée par des médias critiques. Il s'agissait de gouverner et de réformer sans trop effaroucher les héritiers du marxisme encore très présents et en évitant autant que possible de cristalliser les oppositions dans un pays qui n'a pas encore vraiment choisi sa voie.

Comment expliquer en effet que nous sommes le seul pays en Europe où perdure de façon étonnante plus de 15 % d'électeurs d'extrême gauche, et sans doute autant pour l'extrême droite ? Ce ne sont pas en effet les caractéristiques d'un pays apaisé ! Voilà le climat dans lequel le président reprenait la direction d'un pays et d'une économie qui venaient de se voir porter des coups très sévères en faisant par exemple adopter la réduction obligatoire du temps de travail, à contre-courant de l'évolution des autres pays du monde aux économies conquérantes.

Le gouvernement précédent de 1997 à 2002 avait bénéficié de facteurs extérieurs exceptionnellement porteurs et d'un taux de croissance très au-dessus de son niveau potentiel, tandis que les mesures qu'il prenait hypothéquaient l'avenir. Toutes les conditions n'étaient donc pas réunies pour faire du mandat 2002-2007 une période paisible. Le programme de redressement était copieux. Il fallait remettre de l'ordre, contenir les dérives, faire émerger les bonnes orientations et préparer l'avenir.

Ce rapport fait le bilan de ce qui a été fait, dans tous les domaines, pour remettre la France en état de marche vers son avenir.

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2007avril-2002-2007

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