Après avoir analysé les programmes économiques de Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon et Benoît Hamon, nous nous sommes penchés sur celui d'Emmanuel Macron. 

 

Le candidat d'En Marche ! affiche une volonté réformiste que l'on salue. Que ce soit les retraites, la formation professionnelle ou encore l'assurance chômage, Emmanuel Macron souhaite transformer de nombreux pans de notre économie. 

Néanmoins, de nombreuses zones d'ombres demeurent dans son programme, et les économies réalisées sont loins d'être à la hauteur des nouvelles dépenses engagées :

 

La réforme de l'assurance chômage présente 2 volets dont le financement reste encore très floue. L'ouverture des droits au chômage pour les démissionnaires pourrait représenter une dépense de 7 milliards € par an, y compris 1,6 milliards € par an, pour l'intégration des indépendants. 

 

Faire basculer le financement de l'assurance chômage vers les fonctionnaires, les retraités et les inactifs semblent une option intéressante.

Cependant, le souhait affiché d'améliorer le pouvoir d'achat des fonctionnaires et des indépendants nous semble contradictoire. Cela reviendrait alors d’abord à compenser les effets de la hausse de la CSG puis à baisser les charges pour augmenter le salaire net pour un montant total de 11,9 milliards € (7,8 milliards € de compensation de la CSG et 4,1 milliards € de "prime pouvoir d'achat"). 

 

 

La réforme des retraites, incarnée par la suppression des régimes spéciaux et l'instauration d'une retraite à points, n'aura pas d'effet budgétaire sur le quinquennat. En revanche les différentes revalorisations des pensions entraîneront une augmentation des dépenses de l'ordre de 2,5 milliards € par an.

 

 

Au total, le programme d'Emmanuel Macron ne dégage que 12,5 milliards € de recettes, et 10 milliards € d'économies, contre 60 annoncés. En revanche, il enclenche 70,6 milliards € de dépenses, amenant le coût de son programme de réforme à 51,5 milliards € à l'horizon 2022.

 

 

Le programme d'Emmanuel Macron présente également l'inconvénient de privilégier la politique de la demande à celle de l'offre : 41,2 milliards € d'allègements fiscaux pour les ménages, contre 8,5 milliards € seulement pour les entreprises, or la France ne pourra renouer avec la croissance que si elle favorise les entreprises exposées à la concurrence internationale, en diminuant drastiquement leurs charges.

 

2017.03.22-analyse-du-programme-économique-EM-1