Le mercredi 26 octobre, nous avons reçu Monsieur Xavier Bertrand, président de la Région des Hauts de France, pour échanger avec lui sur les réformes économiques à déployer dans le cadre du prochain quinquennat.

Après avoir auditionné au premier semestre les principaux candidats à la primaire de la droite et du centre sur les réformes économiques à mener dans le cadre prochain quinquennat, la Fondation Concorde reçoit les présidents de Région.

Pour cette première édition, nous avons reçu Xavier Bertrand, président de la région des Hauts de France. Réduction de la dépense publique, réindustrialisation du pays et sécurité des citoyens étaient les thèmes choisis pour débattre avec le Président.

Monsieur Bertrand a été élu à la tête du Conseil régional dans un contexte particulier. La percée de la liste Front National au premier tour de l'élection avait poussé le Parti socialiste à constituer un front républicain, portant ainsi Xavier Bertrand à la tête de l'exécutif régional. Une situation qui a fait prendre conscience au président de l'importance de rénover et de moderniser l'appareil politique, qui, selon lui est trop éloigné des attentes des citoyens. Un sentiment qui guide son action au quotidien ; il déclare notamment “vouloir oeuvrer pour l'intérêt général régional" en “occultant les sondages d'opinion et sa cote de popularité qui brident l'action d'un homme politique".

Sur le front de l'emploi, Xavier Bertrand avoue “y consacrer 80% de son temps de présidence, car c'est la priorité numéro 1 dans la région des Hauts de France". Pour redynamiser une région connaissant un taux de chômage de 12,3%, soit un des plus élevé en France métropolitaine, il a fait le choix de développer l'apprentissage car “un jeune apprenti est un chômeur de moins". En triplant la prime régionale accordée aux entreprises, l'exécutif régional a réussi à rendre plus attractive l'embauche d'un apprenti. Ils ont également choisi de ne pas augmenter les impôts locaux pour rendre la région plus attractive pour les entrepreneurs extérieurs. Enfin, une allocation de mobilité d'un montant de 20€ a été déployée auprès des salariés, afin de faciliter les déplacements liés à leur emploi. Ces dispositifs ont permis “de sauvegarder 55.000 emplois et encore ce n'est que le début".

 

Lorsque le sujet de la révolution numérique a été évoqué, Xavier Bertrand a rappelé son ambition de la développer, mais sans sacrifier l'industrie, fer de lance de l'économie des Hauts de France. Pour lui, l'inflation normative et l'appétence de Bercy pour taxer toutes les initiatives qui fonctionnent en France, nuisent fortement à l'entrepreneuriat et ne permettent pas de favoriser l'émergence des start-ups du numérique. Sur le financement et l'investissement bancaire dans la nouvelle économie, Xavier Bertrand juge que la France n'est pas suffisamment armée pour y répondre et a cité l'exemple de l'entreprise française OVH, qui pour se développer a dû solliciter une aide étrangère. Pe président des Hauts de France, la France doit reprendre en main son destin et profiter des ressources innovatrices du pays, en développant notamment l'usine 4.0, et ce avant les Allemands.

 

Pour ce qui concerne la réduction de la dépense publique, Xavier Bertrand a fustigé la “logique des comptables qui se fixent des objectifs quantitatifs de diminution, sans prendre en compte le volet investissement" ce qui pour lui nuit gravement à l'avenir économique de la France. Si on impose une baisse de la dépense publique sans expliquer à quels projets serviront ces économies, il y aura une incompréhension de la part des citoyens. Xavier Bertrand a expliqué que la région des Hauts de France va devoir réaliser 480 millions d'euros d'économies durant les 5 prochaines années, afin de faciliter la mise en place de son plan pour l'emploi et d'échapper à une mise sous tutelle provoquée par une dette trop élevée.

 

Sur le volet politique, Xavier Bertrand a expliqué ne soutenir publiquement aucun candidat à la primaire pour le moment et a également annoncé ne briguer aucun mandat national préférant se concentrer sur son rôle régional. Il explique cette décision par le besoin qu'a sa région d'avoir un président investi à 100% pour la remettre sur le chemin de la prospérité. Une mission qu'il peut mener à bien grâce à la loi NOTRe, qui confère aux présidents une autorité et un pouvoir politique accru.

 

En guise de conclusion, Xavier Bertrand a appelé ses amis politiques à substituer les actions aux discours, pour obtenir les résultats attendus par les citoyens, et ainsi les réconcilier avec la classe politique.

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